Expo 12 Journalistes privés de liberté : au centre de formation Acb&CO de Montpellier
Expo 12 Journalistes privés de liberté : le centre de formation Acb&CO de Montpellier, en collaboration étroite avec le Club de la Presse Occitanie, nous amène dans les couloirs d’un affront aux principes de liberté et des droits humains.
Parmi les milliers de journalistes qui risquent leur vie au nom de la vérité, voici douze visages, douze histoires de lutte pour la liberté d’expression, douze professionnels qui sont actuellement derrière les barreaux pour avoir défendu le droit à l’information publique.
Nous avons rejoint Nigel Connor, directeur du centre de formation Acb&CO de Montpellier et créateur de l’initiative, qui nous a expliqué l’importance de s’indigner et lutter en faveur de la liberté humaine. L’expo sera disponible jusqu’en mars 2024.
Expo 12 Journalistes privés de liberté : la démocratie aux oubliettes
Liberté de parole = emprisonnement ? Dans une époque comme la nôtre où nous sommes submergés par une quantité étonnante de contenus variés, de vidéos sur TikTok et de tout genre d’influenceur, l’association de ces mots est pour le moins effrayante.
Pourtant, en 2024, il y a encore de personnes, de professionnels du journalisme qui risquent leur vie au nom de la vérité. Peut-être que nous sommes habitués à entendre de pays tels que certaines nations du Moyen-Orient dans lesquelles les décès et l’emprisonnement d’intellectuels et de militants des droits humains, sont à l’ordre du jour.
Cependant, et l’expo 12 Journalistes privés de liberté au Centre Acb&CO de Montpellier en est un exemple explicatif, nous vous invitons à la prudence. En effet, les scandales liés aux gardes à vue de journalistes font les gros titres aussi en Europe, berceau de cette Polis athénienne qui avait fait l’histoire de la démocratie mondiale…
12 visages, 12 histoires mais la liste est encore longue : la presse devient un surveillé spécial
Julian Assange : informaticien, cybermilitant, journaliste et fondateur de WikiLeaks, incarcéré au Royaume-Uni depuis 2019 pour avoir publié des documents américains sur la guerre d’Irak. Il attend son extradition aux États-Unis.
Maryna Zolatava : journaliste biélorusse, emprisonnée depuis mars 2021 et coupable de la « diffusion de contenus appelant à des actions portant atteinte à la sécurité nationale ».
Omar Radi : journaliste d’investigation marocain, emprisonné depuis mars 2022 pour avoir dénoncé les violations des droits de l’homme dans la nation.
Narges Mohammadi : journaliste iranienne, arrêtée et détenue à plusieurs reprises depuis 1998 et coupable d’avoir créé un mouvement pour l’abolition de la peine de mort. En octobre 2023, elle a reçu le Nobel de la paix pour sa lutte en faveur des femmes.
Voici seulement quelques noms des professionnels de la presse qui sont actuellement aux arrestations pour avoir défendu la vérité. Nous vous invitons à découvrir les autres histoires inspirantes montrées par l’Expo 12 Journalistes privés de liberté au Centre Acb&CO de Montpellier (65, place de Thessalie). Nous avons rencontré Monsieur Nigel Connor, directeur du Centre pour quelques commentaires.
In Punta di Mag : Bonjour Monsieur Connor, merci beaucoup de nous avoir reçus dans votre centre de formation. Quand avez-vous pensé de créer le projet de l’Expo 12 Journalistes (prives de liberté dans 12 pays) ?
Nigel Connor : “Bonjour et merci à vous. Il y a six mois j’ai commencé à penser d’organiser cette exposition afin de montrer à quel point la liberté d’expression et ses défenseurs sont en danger, même à nos jours. La situation actuelle des journalistes qui lutte pour la vérité est vraiment critique, même en Europe.
Comment ne pas mentionner Ariane Lavrilleux ? Journaliste française et collaboratrice du site d’investigation Disclose, elle a été placée en garde à vue et son domicile perquisitionné pour avoir dénoncé une violation de la protection du secret des sources. Avec notre expo 12 Journalistes (privés de liberté dans 12 pays), nous avons voulu montrer aux gens que même en Occident l’opinion publique et le droit à l’information sont la proie des grandes puissances. Il faut agir maintenant et lutter pour la vérité”.
InPdiMag : Dans une époque moderne, hyper connectée et caractérisée par la surexposition médiatique, la liberté d’expression est-elle à l’abri ?
NC : “Non, malheureusement. Pensez que Nguyen Ngoc Nhu, blogueuse vietnamienne qui milite pour l’environnement et les droits humains de son pays, risque 20 ans de prison parce qu’elle est accusée d’avoir diffamé le Parti communiste.
Par ailleurs, nous ne pouvions nous empêcher de consacrer une partie de notre exposition à Narges Mohammadi, la journaliste iranienne qui a remporté le prix Nobel de la paix l’année dernière et qui est aussi pour nous au centre de formation Acb&CO, l’exemple de tous ceux qui se battent pour les droits des femmes”.
InPdiMag : Monsieur Connor, vous êtes intellectuel et directeur du centre de formation Acb&CO, mais vous n’êtes pas journaliste. Pourquoi avez-vous ressenti le besoin de créer l’expo 12 journalistes privés de liberté dans 12 pays ?
NC : “L’intérêt de réaliser un projet, comme l’exposition 12 journalistes privés de liberté dans 12 pays, est tout à fait personnel. Cependant, je crois que nous devons nous engager avec la communauté pour créer un moment de réflexion générale dans lequel nous pouvons comprendre que nous pouvons tous agir ensemble et nous faire entendre.
Le centre de formation Acb&CO est toujours à l’écoute de la communauté montpelliéraine et grâce à une autre exposition sur le thème de la construction du quartier Antigone, nous avons donné le produit de la vente des photos exposées aux associations qui prennent soin des SDF de la ville”.
Les mots de Monsieur Nigel Connor et la noble initiative de l’expo 12 journalistes privés de liberté, nous rappellent une interview faite auprès de Giovanni Falcone, magistrat italien tué par la mafia lors du massacre du 23 mai 1992. À la question du journaliste “Falcone, vous luttez chaque jour contre la mafia et vivez pratiquement sous couvert. Mais qui vous y oblige ?”, le magistrat a répondu “Seul l’esprit de service”.
Infos pratiques sur l’expo 12 journalistes privés de liberté :
Lieu : Centre de formation Acb&CO – 65, place de Thessalie (Montpellier)
Date : jusqu’en mars 2024
Jours et horaires : 7j/7 et 24h/24
En collaboration avec le Club de la Presse Occitanie
