Urticaire chronique : se faire contrôler par la peau ou en faire un moment d’art ?
Urticaire chronique : quand la peau prend le contrôle. Voici, certains témoignages directs concernant ce syndrome. Est-ce qu’il y a d’implications psychologiques à la base de cette maladie ? Est-ce que nous pouvons comprendre réellement le « langage » de la peau et en faire un moment d’art ? Une artiste américaine dessine à l’aide de sa dermatographie : la sensibilité de la peau au lieu d’un crayon.
D’abord, c’était l’alimentation : trop de carbohydrates, de thon ou d’autres produits en conserve ; des fois, le problème était causé par l’association entre des aliments tels que les tomates et les fruits de mer, par exemple. Même si le parcours obligé dans le traitement de l’urticaire chronique comprend l’assomption d’antihistaminiques et l’élimination de ce genre de nourriture, les éruptions cutanées ne cessent pas.
Alors, que faire ? Tout d’abord, il faut connaître son « ennemi » et ça vous étonnera beaucoup de savoir qu’il ne s’agit pas de la maladie, mais de notre esprit… Si nous avons déjà amélioré notre relation avec la nourriture, pris les justes médicaments et pourtant, les éruptions cutanées se font de plus en plus violentes, il faut regarder au-delà du corps. Notre peau est en train de nous communiquer quelque chose de plus sombre. La réponse est dans les implications psychologiques qui causent le syndrome.
Urticaire chronique : témoignage direct, thyroïdite d’Hashimoto, psychologie
C’est très difficile pour moi de me souvenir du premier jour où j’ai eu ma toute première crise, mais je rappelle très bien l’année en question : 2011. Je souffre d’urticaire chronique depuis 11 ans : une relation toxique, le stress de la licence universitaire, les difficultés du marché du travail, une attitude trop contrôlée. Je ne peux pas retracer un moment précis ou une raison particulière pour laquelle j’ai commencé à ressentir des démangeaisons, mais dès que j’ai pris la mauvaise habitude de me gratter, pour moi ç’a été le début d’une triste aventure.
Auparavant les éruptions cutanées, telles que plaques rouges bombées, étaient pour la plupart localisées sur les jambes : d’abord à la forme plate, les éruptions deviennent toujours plus nombreuses et épaisses. Désormais, l’urticaire commence à avancer jusqu’au ventre et c’est là que les symptômes s’aggravent.
La sensation est la suivante : des centaines de fourmis parcourent la peau et l’esprit devient encore plus angoissé. Je peux vous assurer qu’il n’est pas facile de garder le contrôle de soi-même car c’est comme si chaque veine ou capillaire transportait du feu au lieu de votre sang. Les crises désormais sont causées par les changements de températures, par des vêtements qui ne sont pas en coton ainsi que par un simple objet qui touche la peau : la montre, un oreiller, une mèche de cheveux qui frôle la nuque.
Hypothèse : lien entre urticaire chronique et thyroïdite d’Hashimoto
En 2020, en pleine pandémie, je décide de me rendre (à nouveau) chez un médecin : ma nouvelle endocrinologue me parle du lien entre l’urticaire chronique et la thyroïdite d’Hashimoto, la cause la plus commune de l’hypothyroïdisme qui provoque aussi des éruptions cutanées. Je fais des examens : en effet, j’ai un léger hypothyroïdisme et une grave carence de vitamine D.
C’est pour cela, que je commence la thérapie : pour l’instant, il s’agit d’une faible dose de lévothyroxine (0,25 milligramme par jour) et d’une dose massive de cholécalciférol (vitamine D3, 25.000 U.I./2,5 ml une fois par semaine). J’avoue, en suivant un régime adapté et la thérapie, les crises se font de plus en plus rares. Toutefois, elles ne disparaissent pas.
Au contraire, pendant des périodes de stress l’urticaire chronique rentre dans ma vie avec « arrogance ». Au moment où la crise monte jusqu’au visage c’est l’heure de reconsidérer la chose, analyser l’expérience et rechercher aussi les causes potentielles dans notre esprit.
Les implications psychologiques : chaque partie de notre corps nous parle
Il est bien connu que chaque nouveau symptôme peut aussi avoir une implication psychologique. Autrement dit, chaque partie de notre corps qui manifeste une émotion, veut nous communiquer quelque chose. Le stress est surement un facteur déclenchant de l’urticaire. Afin de mieux analyser l’urticaire chronique nous devons distinguer les zones de la peau où elle apparaît :
- Jambes : sentiment d’impuissance contre le désir de s’éloigner de choses et personnes toxiques. Autrement dit, l’impossibilité ou la difficulté de partir et marcher vers des nouvelles destinations se traduit dans une crise d’urticaire chronique localisée sur les jambes ;
- Ventre : le même sentiment d’impuissance auquel s’ajoute la répression de sa propre sexualité et le besoin de cacher ses sentiments à cause des jugements des autres ;
- Visage : sentiment de colère et en même temps de honte ; excessive volonté de contrôler voire réprimer nos émotions et sentiments aussi d’amour.
Pourtant, il y a quelqu’un qui a décidé de trouver le côté positif de la maladie et d’en faire un moment d’art. Voici, un message d’espoir d’une artiste américaine qui crée littéralement des œuvres d’art à l’aide de sa dermatographie, ou bien, hypersensibilité de la peau.
Ariana Page Russell et sa dermatographie : la peau au lieu d’un crayon
« J’emploie ma peau comme un canevas. Je trouve intéressant de pouvoir dessiner sur ma peau. » Lorsque j’ai entendu ces mots, j’ai pensé : « Mais comment peut-elle ? Incroyable ! ». Pourtant, quand j’ai commencé à regarder les images des œuvres d’art de cette artiste américaine, j’ai compris : Ariana Page Russell a accepté sa dermatographie et en accueillant son unicité, elle en a fait un moment artistique inoubliable.
Bien sûr, je ne crois pas pouvoir faire la même chose avec l’urticaire chronique, mais c’est un message très important de toute façon. Il faut comprendre l’importance de s’accepter, d’accueillir même son syndrome. Il faut arrêter de lutter contre une chose qui fait partie de nous-mêmes. En fin de compte, pas besoin de se battre contre soi-même…
Dans la vidéo, vous pouvez découvrir la pensée de l’artiste. En outre, vous pourrez observer la beauté des images qu’elle crée sur son corps, une étoile vivante qui rend la souffrance un miracle artistique.
Les FAQ et les FAKE news sur l’urticaire chronique
Depuis que je souffre d’urticaire chronique et que j’essaie de m’informer sur ce syndrome, j’entends beaucoup de questions à l’égard ainsi que de fausses croyances :
- Tout d’abord, pour ceux qui se posent des questions, cette maladie n’est pas contagieuse. Oui, si l’un de vous veut toucher une personne en pleine crise, vous ne vous sentirez pas irrité.
- Y a-t-il une relation entre ce qu’on mange et l’urticaire ? Oui : certains aliments à éviter sont : fruits de mer, tomates, produits en conserve, carbohydrates, œufs, charcuterie.
- Devrait-on envisager de commencer une thérapie psychologique ? Oui : la consultation d’un médecin peut certainement nous aider à retracer les raisons psychologiques derrière les crises.
- Vaut-il mieux préférer les vêtements de coton ? Absolument oui : choisir des fibres naturelles à la place du polyester et d’autres matériaux artificiels de l’industrie textile, est très important.
- L’urticaire chronique est-elle génétique ? Il faut le souligner : l’urticaire chronique constitue une condition de la maladie déjà avancée. Cependant, certains scientifiques ont mené des études : la mutation du gène Adgre2 peut causer l’apparition de cette forme d’allergie.
Si toi aussi, tu souffres d’urticaire chronique et que tu veux partager ton expérience, n’hésites pas à nous écrire en commentaire.
Photo couverture : Pexels – Victoria Akvarel
